Yasminee Lepe, artiste chorégraphique franco-chilienne.
[ BIOGRAPHIE ]
Née en Patagonie chilienne, Yasminee Lepe découvre très tôt la danse comme nécessité. Elle danse depuis l’âge de cinq ans, grandit entre répétitions, cours et représentations et se forme au Conservatoire national du Chili.
Au fil du temps, grâce à ses expérimentations et aux rencontres déterminantes avec des artistes, elle s’aventure hors de sa zone de confort et développe de multiples obsessions créatives : photographie, vidéo, couture, performance, cabaret queer et écriture. Ces pratiques nourrissent son désir d’entrer en contact avec le monde à travers différentes matières.
Sa première expérience professionnelle marquante est avec la Compagnie de Papel, où elle tient le rôle principal dans Pies Pa Volar. Lors d’une longue itinérance dans le nord du Chili, entre villages et montagnes, elle prend conscience de l’importance du lien direct avec le public et de la dimension sociale et humaine de la danse. Ces voyages forgent sa vision artistique. Au cours de cette période, elle crée son premier spectacle, Projet ON, qui obtient le Fonds national de création et de production en danse, lançant sa première expérience en qualité de porteuse de projet.
Un des tournants majeurs dans sa carrière est la rencontre avec la compagnie franco-chilienne Teatro del Silencio, dirigée par Mauricio Celedón, l’un des plus grands metteurs en scène du Chili. Dans cette compagnie-école, elle se forme au théâtre, au cirque, au chant, à la création de costumes et à la direction de grandes déambulations en rue.
Elle quitte ensuite le Chili pour s’installer en France avec la compagnie, dix années constituant une véritable école de rigueur et de méthode.
Étudier, approfondir un sujet, comprendre la relation avec le public et le travail collectif deviennent son socle artistique.
Cette trajectoire façonne sa démarche, elle crée pour les autres autant que pour elle-même, cherchant toujours à inventer des ponts entre différents mondes artistiques et humains. Elle poursuit son engagement pour les arts de la rue avec la compagnie Transe Express, dirigeant des projets ambitieux avec des amateurs et de grandes équipes pluridisciplinaires. En 2019, elle est également danseuse et assiste chorégraphiquement pour la compagnie Sinequanonart, dirigée par Christophe Béranger et Jonathan Pranlas-Decours.
Dans cette continuité, elle crée un solo, Upcycling Me, en collaboration avec la comédienne Julie Jourdes : un cortège chorégraphique in situ, inspiré des objets-déchets transmis par des inconnus, récupérés au bord de leurs souvenirs.
En 2022, elle fonde sa propre compagnie, Magna Mater, avec la pièce État Végétal ; l’écoute du vivant, pièce chorégraphique inter-espèce qui explore la relation entre le mouvement humain et les sons émis par le monde végétal. Ces premières créations constituent des manifestes : minimalistes, écologiques, féministes, ancrés dans la mémoire et le vivant. Elles explorent la relation du corps au monde, aux histoires collectives, aux paysages et aux traces que l’on laisse derrière soi. Chaque projet devient un espace de partage, de sensibilité et de circulation, que ce soit dans les théâtres, les rues, les villages ou la nature.
Aujourd’hui, Yasminee Lepe continue de danser, de créer et de chercher. Son travail se nourrit de rencontres, de communautés et d’utopies concrètes. Il interroge la mémoire, l’existence humaine, la nature et les défis à venir, explorant les liens visibles et invisibles qui relient les êtres. Sa démarche affirme sa conviction que la danse peut exister partout et pour toutes et tous, comme un moyen de s’ancrer dans le monde, de se relier aux autres et d’inventer des possibles.
Elle est actuellement en création pour 2027 avec Under My Blood, une œuvre pluridisciplinaire qui plonge dans des états de résistance pour tisser des liens entre histoire collective, mémoires individuelles, esthétiques et cultures.
[ TRAVAIL CHORÉGRAPHIQUE ]
Mon travail aspire à la création de pièces chorégraphiques hybrides où la danse, le théâtre et les arts visuels se mêlent pour faire surgir des formes artistiques hétéroclites.
Une pensée humaniste, écologique et féministe vient nourrir mes réflexions. À l’aube de chaque projet, mes questionnements orbitent autour de l’existence humaine, la nature, la mémoire, les défis du futur, et les liens visibles ou invisibles qui nous ressemblent.
Toujours à la recherche d’un déploiement de l’art chorégraphique contemporain au plus grand nombre, je construis des projets de recherche expérimentale multiformes : des créations in situ, des créations pour salle, pour l’espace public, pour des musées, jardins, pour l’espace urbain ou rural, une cour d’école ou des halls d’immeubles…
Je m’engage pour un art ouvert à tou.te.s en cherchant inlassablement des méthodologies de dialogues innovants entre artistes, habitants et territoires. Tout particulièrement, je cherche à m’adresser aux publics ayant un accès limité à la culture contemporaine.
Établie en France, la compagnie Magna Mater aspire à une expansion internationale à travers des collaborations avec des artistes de divers horizons, notamment en consolidant des liens avec des créateurs d’Amérique latine.
Ainsi, au-delà de notre mission artistique, nous intégrons pleinement avec les équipes de création, les actions culturelles et la transmission comme des piliers fondamentaux de notre engagement artistique.
YASMINEE LEPE
[ COMPAGNIE ]
Au cœur de son essence réside le travail chorégraphique de l’artiste Yasminee Lepe, privilégiant la collaboration interdisciplinaire avec d’autres créateurs, dans une approche transversale et humaniste où le partage occupe une position centrale. La compagnie Magna Mater, fondée en 2015, s’engage pleinement dans la création, la promotion, la production et la diffusion d’activités artistiques variées.